Compte rendu de la réunion publique du 18 juin 2019


Les groupes politiques en transition vers le zéro déchet et la fin du tout-incinération ?

Le 18 juin 2019, le Collectif 3R a tenu une réunion publique à l’Espace Robespierre à Ivry, dans le contexte du référendum organisé par la mairie d’Ivry qui doit avoir lieu le 29 juin prochain sur « Pour ou contre le projet actuel de reconstruction du centre de traitement des déchets du Syctom Ivry-Paris XIII ? ».

La réunion a permis de mettre en lumière que 6 des 7 groupes politiques présents à la réunion appellent à voter CONTRE le projet du Syctom. Une réelle évolution des mentalités semble faire son chemin.

La co-présidente du Collectif 3R, Anne Connan, a rappelé l’état d’avancement du projet porté par le Syctom. Elle a souligné que les travaux de reconstruction de l’incinérateur ont commencé, en dépit de la mobilisation de plus de 2000 citoyens dans le cadre de l’enquête publique pour dire non au projet, et des conclusions mitigées de la mission d’information (MIE) mandatée par le conseil municipal d’Ivry.

Maître Cofflard, l’avocat du Collectif 3R et de Zero Waste France, a présenté les recours juridiques en cours, portant sur la qualification « d’intérêt général » du projet, ainsi que le permis de construire et l’autorisation d’exploiter qui ont été accordés au Syctom.

Les groupes politiques ivryens (c’est à dire tous les groupes représentés au conseil municipal, à l’exception d’Ivry Autrement) ainsi que la branche locale de La République en Marche ont présenté leur position.

Mathilde Panot, de La France Insoumise (LFI), a réaffirmé son opposition constante au projet du Syctom. A l’Assemblée nationale où elle siège en tant que députée du Val de Marne, elle a de nombreuses fois interpellé le gouvernement. LFI avait sollicité ce référendum à la mairie d’Ivry et appellera à voter CONTRE et pour l’arrêt immédiat des travaux en cours.

Jeanne Zerner, du Front de Gauche / Parti communiste (PC), a participé à la MIE. Son groupe est pour l’incinérateur (unité de valorisation énergétique – UVE), mais contre la 2ème usine (unité de valorisation organique – UVO) dont la conception est jugée trop floue, est donc CONTRE l’ensemble du projet actuel.

Sheerazed Boulkroun, de La République en Marche, a indiqué que son groupe s’est en 2018 positionné contre le projet en l’état et a demandé au Syctom de le revoir. Elle a souligné que les lois en vigueur, ainsi que le projet de loi économie circulaire présenté par le gouvernement, « poussent à revoir le tout-incinération » et que « la diminution des capacités d’incinération serait un signal fort ». Son groupe appelle donc à voter CONTRE le projet du Syctom.

Saïd Hefad, de Convergence Citoyenne Ivryenne (CCI), est admiratif de l’expertise citoyenne du Collectif 3R et de Zero Waste France sur ce sujet technique. Il est fier qu’un référendum soit organisé pour donner la parole aux habitants et appellera à voter CONTRE le projet du Syctom.

Sabrina Sebaihi, d’Europe Ecologie Les Verts (EELV), a rappelé que son groupe est CONTRE le projet du Syctom depuis le début, et s’implique dans les luttes locales contre tous les projets similaires (ex : 3ème four à Créteil). EELV demande depuis des années une étude épidémiologique sur les impacts d’une exposition continue et prolongée des populations aux fumées de l’usine qui brûle des déchets 24h/24 depuis les années 1960. D’autres référendums sur le projet vont avoir lieu à Gentilly, dans les 4 premiers arrondissements de Paris, et à Vitry. Même si le 24 juin la mairie perd le procès contre l’Etat (qui demande l’annulation du référendum), EELV tiendra des bureaux de vote, devant l’incinérateur s’il le faut.

Sandrine Bernard, du Parti socialiste (PS), a indiqué que la position du PS à Ivry est CONTRE le projet du Syctom. Elle a vivement déploré l’irresponsabilité des élus du PS qui ont promu le projet, dont en premier lieu l’ancien président du Syctom, ainsi que les élus du PS au Syctom qui ont toujours voté pour le projet, alors qu’il est contraire aux lois en vigueur adoptées par un gouvernement socialiste (ex : loi de transition énergétique et pour la croissance verte de 2015). Elle a également dénoncé le fait que les porteurs du projet aient « gagné du temps » en mettant en œuvre la politique du fait accompli et en ayant recours de manière abusive à l’argument d’autorité du « il n’y a pas d’autre choix ».

Arthur Riedacker, de Radicaux et Citoyens, appelle à l’ABSTENTION lors du référendum car il estime notamment que le Plan B’OM, alternatif au projet du Syctom et proposé par le Collectif 3R et Zero Waste France, n’a pas été suffisamment expertisé.

En conclusion, les groupes politiques promoteurs du NON ont convenu de mener une campagne commune d’ici au référendum du 29 juin, aussi bien sur le terrain que sur les réseaux sociaux, et prendront contact dans la semaine pour s’organiser.

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