Rien n’est encore acquis dans le GPII (Grand Projet Inutile et Imposé) d’incinérateur et de TMB-méthanisation d’Ivry-Paris XIII


Le 17 octobre 2014, les conseillers du Syctom ont voté qu’ils autorisaient leur Président à signer le marché relatif à la conception, la construction et l’exploitation d’un incinérateur et d’un TMB-méthanisation avec le groupement Ivry-Paris XIII (Novergie/Suez Environnement et autres Eiffage, Vinci, etc…), pour un montant de 2 050 424 975 € TTC.

C’est bien le marché global de l’ensemble de ce Grand Projet Inutile et Imposé (GPII) qui a été voté pour 2 milliards d’euros, soit 4 fois le montant de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes ! mais en tranches dites “conditionnelles”.

La seule tranche ferme concerne les études pour l’enquête publique de début 2016 et pour le dossier de l’autorisation d’exploiter. Les deux tranches de la construction de l’usine d’incinération et ensuite de l’usine de TMB-méthanisation ne devraient être décidées respectivement qu’à partir de 2016 et 2020.

QUE PEUT-ON DIRE DE CE VOTE ?

  • Les 49 élus et élues présent-es, sur les 69 du Conseil syndical du Syctom, tous partis confondus, ont voté POUR le projet, à l’exception des conseillères EELV de Paris Anne SOUYRIS et Antoinette GUHL qui ont voté CONTRE, et du maire d’Ivry-sur-Seine Pierre GOSNAT qui a voté ABSTENTION, en contradiction avec le voeu du Conseil municipal d’Ivry de janvier 2014, qui demandait l’abandon immédiat du projet de TMB-méthanisation.
  • On peut se demander combien de conseillers ont pris connaissance du texte de cet énorme marché public, qui ne pouvait être consulté que dans les locaux du Syctom et sur rendez-vous, ce qui pose question sur le fonctionnement démocratique de nos institutions !
    Le rapport présenté avant le vote, outre de belles planches d’architectes, et la justification des 13% de surcoût par rapport à l'”estimation” (quelle estimation? et quelle date?)  ne faisait état que du caractère fractionné du marché, et du montant des différentes tranches, à savoir environ 60 millions € HT pour la tranche ferme, 427 millions pour la construction d’une nouvelle usine d’incinération, et 476 millions pour la construction d’un TMB-méthanisation, le reste constituant les sommes allouées à l’exploitation du futur site, probablement sur une très longue durée (quelle durée ?).
  • Dans ce vote global, le SYCTOM se comporte en autiste, comme si aucune remise en cause juridique de sa politique n’avait eu lieu à Romainville, comme s’il n’y avait aucune opposition au projet d’Ivry, comme si aucune politique de réduction-réutilisation-recyclage n’avait changé les mentalités depuis 2009. Au lieu de renoncer à son projet faramineux  et de remettre à l’endroit sa gestion calamiteuse des déchets, le SYCTOM maintient pour 10 ans, telle une épée de Damoclès, son projet de TMB-méthanisation dangereux, et source de nuisances graves pour les riverains à plusieurs kilomètres à la ronde.

LE COLLECTIF 3R attend d’avoir accès au dossier du marché public pour décider de la suite de son action. Mais nous continuerons à nous battre pour que le projet de l’usine d’Ivry-Paris XIII soit remis à plat, et que de nouveaux objectifs soient fixés pour le territoire du Syctom, notamment l’obligation de la collecte sélective des bio-déchets pour les gros producteurs ET pour toute la population, ainsi que la mise en place de la redevance incitative, seules capables de faire diminuer les déchets considérablement et rapidement et d’empêcher la construction d’usines de traitement des déchets dépassées, coûteuses, et polluantes.

Les systèmes de filtration des fumées de l’usine d’Ivry ont été actualisés à grand frais en 2004-2005 (on parle de 300 millions d’euros), et les deux fours de l’usine remis à neuf en 2011-2012 pour 80 millions d’euros : rien ne presse donc pour l’usine d’Ivry. Les capacités de traitement par incinération sont largement suffisantes en Ile-de-France, et la mutualisation des installations y est possible. Une fois les politiques “zéro déchet” mises en place sur le territoire du Syctom, comme le Conseil de Paris semble s’y être engagé en juin dernier, il sera alors temps d’évaluer le tonnage des déchets restant à traiter et de décider de leur traitement, plutôt que de construire aujourd’hui, une usine d’incinération qui va contrecarrer pour 50 ans nos efforts de réduction et de tri, et polluer l’air que nous respirons, et que respireront nos enfants.

L’urgence aujourd’hui est de préserver les ressources de la planète, et de lutter contre le réchauffement climatique auquel contribue le traitement des déchets.

ARRÊTONS DE BRÛLER NOTRE AVENIR !

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