L’incendie de l’usine de TMB/Méthanisation de Fos-sur-mer est malheureusement un incendie important qui aurait pu avoir des conséquences tragiques si les pompiers n’étaient intervenus avec d’importants moyens humains et matériels. Dans la nuit du 1 au 2 novembre 2013 le feu s’est déclaré dans la partie dite « unité de valorisation organique », c’est à dire la chaîne de tri mécanique et de fermentation des déchets en mélange de l’usine de TMB/Méthanisation de Fos-sur-mer. Jusqu’à 140 pompiers, selon le colonel Jean-Claude Grand, ont été mobilisés pour éteindre cet incendie qui n’a pu être maîtrisé qu’au bout de 36 heures. Cette forte mobilisation des pompiers, aidés par un vent contraire, a permis d’éviter le pire : que le feu n’atteigne les cuves de méthanisation qui contiennent le gaz issu de la décomposition des déchets.
Ce modèle d’usine est identique à celui retenu pour être construit en trois fois plus grand à Ivry-sur-Seine. Outre sa moindre taille, son implantation se situe dans une zone industrielle portuaire, contrairement au site d’Ivry entouré d’habitations, d’entreprises, d’une école primaire et d’axes routiers et ferroviaires très fréquentés. Ces usines sont fréquemment sujettes à des départs de feu et à des incendies, comme à Varennes-Jarcy en Ile-de-France l’été dernier. Sans faire de catastrophisme irresponsable, nous pouvons facilement imaginer, en nous référant à la tragédie de Toulouse en septembre 2001, les conséquences d’un accident de la sorte à Ivry-sur-Seine.
Il nous a souvent été reproché d’alimenter l’inquiétude dans notre communication militante, mais nous savons pertinemment que si un tel scénario se produisait, les mêmes personnes refuseraient de reconnaître leurs responsabilités. Face à un tel risque il n’y a qu’une seule voie possible : abandonner ce projet ainsi que celui de Romainville !
Article à retrouver dans la lettre d’info n°4.
Vous avez raison d’alerter, rien n’est raisonnable dans ces approches, il est urgent de revenir à la réalité: par contre la méthanisation, pour une méthanisation raisonnée, uniquement
sincèrement
Daniel Chateigner
Professeur
Université de Caen Normandie
D’accord avec vous, mais en matière de déchets, il faut revenir au tri à la source, des emballages, mais aussi de biodéchets et non pas investir dans des usines de tri mécano-biologique coûteuses et dangereuses, avant même d’avoir fait tous les efforts possibles pour réussir le tri à la source. Quand on est à 15% de tri et de recyclage, c’est une honte de ne pas dépenser les deniers publics dans de la communication, de l’éducation, de la redevance incitative, de la contrainte et des amendes, plutôt que de construire ce type d’usine.
Et OK pour la méthanisation, y compris des biodéchets, quand on ne peut pas faire mieux (compostage et retour au sol de la matière organique propre).