Réponse du Collectif 3R au Communiqué de Presse du Syctom du 24 septembre 2025


Le 24 septembre dernier, le bureau d’études de ToxicoWatch a publié un rapport, financé par Zero Waste Europe et soutenu par le Collectif 3R et Zero Waste France, relatif à la présence de polluants organiques persistants (POPs) dans des filtres d’aération de 5 écoles à moins de 1500 mètres de l’incinérateur d’Ivry Paris XIII. En réaction, le Syctom1 a publié un communiqué de presse qui accuse le collectif 3R de “persiste[r] dans la désinformation”. Cette expression a été reprise par plusieurs médias, ce qui nous oblige à y répondre.

Le Collectif 3R souhaite tout d’abord souligner qu’il s’agit d’une accusation très grave de la part du Syctom puisque la désinformation désigne le fait de diffuser des informations inexactes dans le but de tromper et de causer un préjudice grave. Lancer une telle accusation ne peut donc qu’avoir pour objectif de décrédibiliser le Collectif 3R, qui poursuit pourtant une action d’intérêt général bénévolement et qui devrait pouvoir exercer son rôle de lanceur d’alerte sans s’exposer à des mesures de représailles.

Surtout, le Collectif 3R a pris toutes les précautions nécessaires dans la présentation des résultats de l’étude, en précisant qu’il s’agissait d’une étude pilote, et qu’elle visait principalement à donner des pistes aux pouvoirs publics afin que des études complémentaires soient réalisées. Le Collectif 3R précise également que de telles études devraient alors faire application d’un
protocole de recherche rigoureux.

En outre, l’étude de ToxicoWatch, réalisée avec l’aide des municipalités concernées, n’a pas pour objectif de stigmatiser le Syctom qu’elle ne mentionne d’ailleurs jamais expressément. Elle s’inscrit dans le cadre d’une campagne de biosurveillance plus vaste sur plusieurs incinérateurs européens, et qui vise à faire avancer la recherche sur les impacts sanitaires et environnementaux de l’incinération.

Il est notable que les alertes lancées par le Collectif 3R par le passé, à l’instar de la révélation de la contamination d’œufs de poule par les dioxines, ont par la suite été confirmées par l’ARS, un établissement public de l’Etat. Ainsi, grâce au travail et à la vigilance du Collectif 3R, les citoyens et citoyennes de l’aire urbaine de Paris ne s’intoxiquent plus en consommant les œufs issus de leurs poulaillers domestiques. En outre, cela a permis à l’ARS de confirmer une pollution des sols au plomb dans l’école de l’Orme au Chat à Ivry-sur-Seine, ce qui a conduit à entreprendre une dépollution, afin d’assurer la sécurité des enfants.
Enfin, grâce à notre dernière étude, le Conseil de Paris vient d’adopter à l’unanimité une résolution visant à étudier la qualité de l’air que respirent nos enfants dans leurs salles de classe. Cette initiative pourrait conduire à la mise en place de purificateurs d’air dans les écoles afin de protéger la santé de nos enfants.

De manière plus générale, le réseau Zero Waste, coordonné par Zero Waste France et dont le Collectif 3R est membre, milite activement aux niveaux national, européen et international pour une réduction des déchets et du gaspillage à la source, en particulier dans les secteurs des emballages et des textiles, générateurs d’émissions massives de PFAS.

Nous pensons qu’un dialogue serein et constructif, basé sur la recherche scientifique, est possible entre toutes les parties prenantes concernées par le traitement des déchets.
Nous appelons de nos vœux que les attaques sans fondement contre notre association cessent pour laisser place à ce dialogue apaisé, aux bénéfices des populations riveraines.

Communiqué soutenu par l’association Zero Waste France

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